Coupés encore plus de leur communauté d'origine que ne le sont les habi tants des villes de Côte-d'lvoire, ces internautes entre lesquels l'insulte ne peut qu'être gratuite, puisqu'ils ne se connaissent pas en principe et ne sont pas présents physiquement, éprouvent d'autant plus la nécessité de partager ces signes de reconnaissance identitaire qui fondent entre eux un sentiment de solidarité. Le nouchi, parler identitaire des jeunes de Côte d’Ivoire Cahiers Ivoiriens de Recherche Linguistique 43 Le nouchi, parler identitaire des jeunes de Côte d’Ivoire CISSE Aminata Bouraïma Khalil Université Ibn Tofail Résumé : Le nouchi est actuellement le moyen de communication d’une bonne partie de la jeunesse ivoirienne. Le voir entacher est une des choses les plus graves qui soient et, sans rituel de réparation, l'insulte, dans la tradition, pouvait aisément conduire à la mort d'un des deux protagonistes : celle de l'insulteur, façon de laver dans le sang l'honneur de l'insulté, ou celle de l'insulté luimême, décidant de ne pas survivre à la honte de l'insulte. Voici un petit lexique pour s'y retrouver. On remarquera, dans tous ces exemples, qu'à partir du moment où il prend une forme écrite Les insultes : approches sémantiques et pragmatiques (dans les bandes dessinées des journaux locaux, sur le site Internet), le nouchi reproduit les phonèmes originels de ces emprunts selon les principes de la graphie française - ce qui est assez logique puisque les langues orales qui sont à la source de ces emprunts n'ont pas elles-mêmes de tradition orthogra phiqueso lide. Créé a l'origine par des marginaux, cet argot continue de se réinventer et de s’imposer comme le langage de la rue Côte d’Ivoire. Un « galéré », c'est donc quelqu'un qui a été victime de la galère, c'est-à-dire qui se retrouve dans une position sociale très dévalor isée,p ar conséquent un « minable ». Et pas que chez eux : les politiques s’y mettent… Ils ne s’amusent pas, ils "s’enjaillent". - Photo à titre d'illustration. Cela signifie que dans le cas de certains rapports de parenté ou d'alliance matrimoniale, dont la nature peut varier en fonction des sociétés, par exemple de grands-parents à petitsenfants, de gendre à belle-mère, il devient possible de s'échanger les insultes conventionnelles les plus graves sans que cela prête le moins du monde à conséquence. Mais du fait de l’emprunt de plusieurs termes malinké, dans l’argot ivoirien (Nouchi), certaines expressions perdent leurs sens originels. L’État ivoirien pourrait donc promouvoir le nouchi pour renforcer et consolider la cohésion et la solidarité nationale. Facebook API keys need to be provided to have Facebook connect work, Etats-Unis: un Canadien sacré champion des mangeurs de hamburgers. Elle devient même, par convention, un signe de reconnaissance de la relation sociale qui unit les interlocuteurs concernés. Le nouchi, argot mêlant le français et différentes langues parlées en Côte d’Ivoire (dioula, baoulé, bété, attié…), est désormais présent dans toutes les sphères de la société. En dioula, le verbe kùru (devenu crou en nouchi) peut, entre autres choses, signifier « mettre en tas, amasser ». Venons-en maintenant à la fonction culturelle de l'insulte dans la société ivoirienne. De la même manière, on rencontre encore, dans le corpus du « gate-gate », l'emploi de gtiamroden n, terme qui est lui aussi une lexicalisation à partir de « nyàmogo », qui désigne la maîtresse, la femme de petite vertu, et « dén » qui signifie « enfant ». On pourra aussi citer avec intérêt le mot-valise malmogo où « mal » est français et fonctionne comme le préfixe de « malappris » et mogo, autre réalisation approximative de « môgo » dont nous venons de parler. C'est tout simplement une insulte à l'intelligence du peuple ivoirien, à qui l'on veut servir ce qu'un autre peuple au monde ne saurait accepter. La création de néologismes par hybridation lexicale interlinguistique. Date de publication : 1 avril 2017 Dans la tradition, cette pratique particulière de l'énoncé injurieux s'observe dans le cadre de ce que beaucoup d'ethnologues ont appelé « la parenté à plaisanterie » ou « l'alliance cathartique »33. Ces interjections sont compréhensibles par les « Initiés »et les adeptes du nouchi.Elles peuvent permettre d’orienter une discussion simplement. - par lexicalisation d'une périphrase d'origine française, avec déformation phonétique et dérivation de sens : ainsi en va-t-il de termes injurieux couram menetn tendus dans le parler populaire ivoirien, tels que bandicon ! In Folge präsentieren wir detailliert das Lexikon des Nouchi, das zweifellos bisher am meisten untersucht wurde, da sich hier der hybride Charakter der Ainsi en va-t-il dans l'énoncé suivant, relevé dans le jeu de « gate-gate » : Dans cet énoncé qui signifie « dans vos têtes, il n'y a que de la bouillie informe » (en d'autres termes « vous êtes complètement idiots, incapables de penser »), « cabato » est encore une lexicalisation en nouchi de deux termes dioula « kàba » (« maïs ») et « tô » qui désigne toute pâte de céréales pilées. C'est aussi la langue de la "débrouille" dans les quartiers pauvres d' Abidjan. 2.1.2. « Nouchi ou Noussi tirerait selon le site ivoirien ‘’nouchi.com’’, son origine du manding. Avec sa popularisation, il est devenu la langue nationale ivoirienne. Plus intéressant encore est le phénomène qui consiste à former des néolo gismes typiquement nouchi en fabriquant des mots à partir d'une racine locale et d'un suffixe à valeur nominalisante selon le système de dérivation en français. C’est toi as Z’yeux rentrés, ta bouche sale là*, quand tu ne perces pas dans la vie, tu dis les sorciers sont contre moi. (banésalaud), termes qui, dans la conscience de certains locuteurs ivoiriens, semblent fonctionner comme un mot-valise formé de « bandit » et de « con » ou de « bandit » et de « salaud » 16, mais qui, selon toute vraisemblance, vient en réalité de « bande de cons » (« bande de salauds »). Un tel système fonctionne tout à fait bien dans une société où les structures traditionnelles sont bien conservées et les repères socioculturels parfaitement clairs. Non, il en faut un peu plus pour que le professeur de droit deux fois agrégés (droit privé et droit public), puisse quitter le … La juxtaposition des deux mots Processus de création et valeur d'emploi des insultes en français populaire de Côte-d'Ivoire dans cet ordre en dioula, où le déterminant précède normalement le déter miné, est donc l'exact équivalent de l'injure introduite depuis longtemps en français par le parler francophone maghrébin : con de ta mère. s'emploie comme substantif injurieux provenant du participe passé du verbe « galérer », luimême formé sur le mot « galère » à entendre selon l'acception moderne qu'il a pris dans le français oral. C’est le langage commun (largo) des Abidjanais. Si on a parlé à ce propos d'alliance cathartique, c'est qu'il a paru évident que ce type de rituel, qui se déroule surtout au moment des rencontres et de l'échange des salutations, a pour fonction de libérer, par le jeu, des tensions qui seraient susceptibles d'exister entre ces individus ou ces groupes. Le brimougoussair est donc un culbuteur de personnes, c'est-à-dire de filles. L'usage de périphrases d'origine française reconstruites selon des règles syntaxiques propres aux langues locales En dioula et dans la plupart des langues ivoiriennes, la relation entre le déterminé et son déterminant se fait, à l'inverse du français, selon le modèle déterminant/déterminé par simple juxtaposition (on l'a vu à propos de babié). Proverbe ivoirien ; Les proverbes et dictons ivoiriens (1980) Ne demandez pas à celui qui grille les arachides de vous montrer ce qu'il a dans la bouche. Il est composé de « nou », qui veut dire « narine » et de « chi » qui signifie « poils », et donc « les poils qui débordent les narines » à l’image des enfants dénudés dans la rue, comme on le voit souvent dans beaucoup de films documentaires sur les pays d’Afrique. L'emprunt lexical aux langues locales Le nouchi est un parler à base lexicale française (avec d'importantes défor mations phonétiques par rapport à la source) mais a aussi recours, surtout dans ses tournures idiomatiques, à des emprunts lexicaux faits à des langues locales et en particulier au dioula qui, en ville, fonctionne en distribution complémentaire avec les parlers du français populaire comme langue véhiculaire et inter-ethnique. En Côte d’Ivoire, où il existe également une ramification du peuple malinké, cette expression existe bel et bien et a originellement le même sens qu’au Mali. ... C’est comme ça que tu vas devenir le Bill Gates Ivoirien ? Il est celui qui veut « nous manger ». C'est probablement ainsi qu'est né le « gate-gate », pratique typiquement urbaine au sein des jeunes, qui ne suppose plus une relation sociale prédéterminée, mais est fondée sur le consentement des parte naires de la communication qui affirment ainsi qu'ils « jouent » à s'insulter (la règle imposée de la gratuité de l'insulte étant à cet égard significative). Ce langage qu’on appel NOUCHI a remplacer le français soutenu qui jadis était parlé par quiconque voulait se faire entendre. Il est beaucoup plus difficile à appliquer dans des communautés urbaines (qui sont précisément celles où se parle le français populaire de Côted'lvoire), dans la mesure où beaucoup de ces repères ont disparu ou en tout cas ne sont plus aussi visibles. L'homme n'est pas le maître de la terre, mais la terre est le maître de l'homme. »). Le nouchi ivoirien, une langue à défendre ! Mais faisons une petite précision avant de poursuivre : Il y a travailler, terme français qui veut dire exercer une profession et travailler sur, expression nouchi qui a pour sens : déverser des billets de banque sur les gens, juste pour sa propre notoriété. Dans ces sociétés, on est en effet particulièrement sour cilleux sur son honneur32. (parfois réalisé banécon) ou bandisalaud ! The popular French of Ivory Coast ("nouchi") is no exception and the stock of insults are renewed by a permanent dynamics in urban communication, where quarrels are fréquent and where nouchi is vividly in use. Ainsi, il n'est pas rare que dans une série de propos injurieux apparaisse, parmi les autres, un mot dioula ou une lexicalisation faite à partir de plusieurs mots dioula : Gabonais10, bandicon, babié... « Babié », graphie ici comme un mot unique destiné à insulter l'interlocuteur, est étymologiquement composé de deux mots dioula : « bâ » qui signifie « mère » et « byÀ » qui désigne crûment le sexe féminin11. Showbiz ivoirien 2019 et 2020 sur Abidjanpeople.net: le site de ceux et celles qui font bouger Abidjan la capitale économique de la Côte d'Ivoire Interrogé, Me Soro Souleymane, avocat et membre du barreau ivoirien, explique. Cui bombé ! Etats-Unis: un Canadien sacré champion des mangeurs de hamburgers. Le nouchi, argot mêlant le français et différentes langues parlées en Côte d’Ivoire (dioula, baoulé, bété, attié…), est désormais présent dans toutes les sphères de la société. Le nouchi ne peut plus être seulement considéré comme un phénomène ivoirien car ce langage participe de la dynamique du français dans le monde. L'énumération de mots non français qui suit (parmi lesquels on retrouve d'ailleurs « to ») se rapporte elle aussi à des préparations culinaires pilées. Indépendamment du dioula, de nombreuses insultes lexicalement repérables en nouchi ont probablement leur origine dans des mots empruntés à des langues locales que nous n'avons pas identifiées (il y a soixante langues parlées en Côte-d'Ivoire) et qui sont plus ou moins déformés : tchouin (« putain »), gnata (aussi gnatare) ou gaou (aussi gaoua) ou breso (synonymes pour qualifier le gros balourd, l'homme de la brousse), … Nouchi.com © 2000-2013 Weblogy Group Ltd. Tous droits réservés. « Nou », en Malinké, ethnie du Nord de la Côte d’Ivoire signifie « le nez », tandis que « chi » veut dire poil. On se reconnaît entre Ivoiriens des villes par son aptitude à manier le « gate-gate » et on manifeste sa complicité dans les modalités mêmes de la pratique du rite. Dans ces deux exemples, l'emprunt fonctionne en lui-même comme une insulte, mais il peut arriver que le nouchi fasse apparaître un mot dioula dans un énoncé qui est insultant sans que le terme soit en lui-même nécessairement porteur d'une valeur péjorative. De facteur de discorde qu'elle est au départ, l'insulte devient donc, dans ce cadre rituel, un facteur de solidarité culturelle. Accueil ... Abidjan, ce qui vous frappera certainement (les oreilles), ce sera le langage ivoirien. De langue des petits voyous, le Nouchi est devenu la langue de la comédie populaire ivoirienne, voire de la musique ivoirienne. « Poil de nez » donc « moustache » pour designer le voyou de qui tout le monde a peur. Aujourd’hui encore un Nouchi signifie à Abidjan, un voyou. De même, brimougoussair, « coureur de filles » (dans le sens très péjoratif de « suborneur » et même de « violeur ») est formé de deux mots dioula, « biri » (qui signifie « renverser » mais aussi « recouvrir », « se coucher sur » et peut couramment prendre un sens sexuel) et « môgo » (« personne »), réalisé en nouchi sous la forme mougou, ainsi que du suffixe de dérivation usuel en fran çais, déjà évoqué dans les exemples précédents. Quelle que soit la langue dans laquelle elle est formulée, en Côted'Ivoire comme dans toutes les sociétés africaines, l'insulte est chose particu lièrement grave lorsqu'elle est dite dans le cadre d'une vraie querelle, avec l'intention de blesser. Sur le même modèle, on rencontrera encore, en apostrophe insultante, magassairf magasseur, très probablement formé sur le même principe, à partir de màga, « toucher (à quelque chose) » en dioula. Cette périphrase, entendue sans doute de la bouche du colonisat eures,t devenue un nom et, dans le français populaire de Côte-d'Ivoire, elle a perdu son caractère collectif et peut très bien s'appliquer à un allocutaire unique. L'importance du nouchi dans les créations artistiques et culturelles rendait nécessaire l'élaboration d'un dictionnaire, d'une anthologie. Comme tel, l'homosaure serait donc le primitif par excellence. Entre nouchi pur et dur, français délicat et français mêlé de nouchi, le langage des Abidjanais est diversifié. Mais un Nouchi au cœur d’or. L'anthropophagie (en réalité plutôt rare et ritualisée en Afrique) a souvent été présentée au XIXe siècle comme le signe par excellence de la prétendue « sauvagerie » et du « primitivisme » des Africains. Plusieurs textes historiques épiques témoignent ainsi de l'importance de l'insulte, occasion de guerres ou de déchéance.br> Mais, précisément parce qu'elle est très grave, la pratique de l'insulte a également donné lieu à des formes rituelles qui acquièrent alors une fonction cathartique. Les Ivoiriens utilisent des interjections particulières pour exprimer leurs émotions et leurs sentiments dans les discussions et causeries. Faisons une incursion dans un univers de mots étranges faciles à décrypter pour les habitués. Ainsi se présente la périphrase injurieuse : qui vise à qualifier péjorativement un avare. - par fusion de deux termes français en un mot valise : sur le site Internet du « gate-gate », nous avons rencontré espèce d'homosaure, que l'insulteur commente lui-même comme étant la combinaison d'« homme » et de « dino saure ». Cette expression est née dans les années 2000 avec le couper-décaler ivoirien. L'insulte ne vaut évidemment que si on considère ce trait physique comme dévalorisant. De la rue aux salons feutrés des grands hôtels, des médias classiques aux réseaux sociaux, des milieux d’affaires au monde politique… « nyàmogo dén » signifie donc « bâtard » et correspond en gros à notre « enfant de putain » ou « fils de pute ». Après "s'enjailler", le mot "boucantier", issu de l'argot ivoirien, communément appelé "nouchi", fait son entrée dans "Le Petit Larousse illustré" 2020. Puisqu'il est admis par convention qu'entre ces partenaires ainsi socialement définis, il est possible et même recommandé de s'insulter « pour rire », d'une certaine façon, l'insulte n'est plus possible. Taper sur la table pour faire avancer les choses, tel est le credo de Nash, la rappeuse ivoirienne considérée comme la porte-parole du nouchi. - par déformation phonétique : le mot français cul, qui revient très souvent dans la pratique de l'insulte en nouchi15, y est toujours réalisé cui. Dans le panorama linguistique et culturel de l’Afrique contemporaine, le terrain n’est pas seulement habité par les langues natives. La langue française, héritage de la colonisation, a été élevée à la dignité de langue officielle, après l’accession des pays à la souveraineté nationale et internationale. ». Un magassair est quelqu'un qui touche tout, y compris ce qui ne lui appartient pas, c'est donc un voleur, un escroc. Un autre cas intéressant est représenté avec le substantif noumanzé qui est une façon d'insulter son interlocuteur en le traitant de cannibale. ce qui revient dans les deux cas à l’identifier à un objet de mépris. Le nouchi, langue née dans les ghettos d’Abidjan, a la cote chez les jeunes. In each and every culture, the popular language is a privileged linguistic field of création as far as insults are concemed. En pratiquant le « gate-gate », les partenaires affirment d'abord qu'ils partagent un code culturel à travers ce genre particulier de la communicat io: cnelui d e structures énonciatives, de thèmes, de processus de figuration de l'insulte et éventuellement d'un répertoire prédéterminé. On sait l'importance qu'a prise, dans le contexte colonial, le concept d'« évolué » qui a souvent été associé dans l'imaginaire collectif du colonisé à l'urbanisation. ») ou de mauvaiseté (« méchant(e) ! En plus du français que la côte D’ivoire a comme langue officielle, un autre langage, qui a commencé dans les années 80 par le parlé des hommes et enfants de la rue est a fini par se positionner comme une seconde langue commune à tous les ivoiriens. À la découverte du nouchi, l'argot ivoirien. Non seulement la chose est possible, mais elle est même attendue et on pourrait même dire presque obligatoire. Un créole argotique qui se nourrit essentiellement d’emprunts à plusieurs langues (français, anglais, langues vernaculaires locales) et de création de mots. Se faire traiter de cannibale par un Africain de la ville, c'est donc se faire traiter de sauvage, de quelqu'un qui n'est pas « évolué ». 2.1.3. 5De toute façon, nous sommes d’accord avec D. Lagorgette pour considérer que le statut d’insulte d’un propos ne peut se concevoir en dehors de la validation comme telle par celui à qui ce propos est destiné. PARLE NOUCHI dé - forum Côte d'Ivoire - Besoin d'infos sur Côte d'Ivoire ? C'est ce qui explique le succès du « gate-gate » sur Internet où écrivent un grand nombre d'internautes appar tenant à la diaspora ivoirienne dispersée aux quatre coins du monde. Insulte en ivoirien. Elles y sont gratuites et sont « un facteur de solidarité culturelle » (Derive et Derive 2004 : 33). Traiter une personne de « malmogo » en nouchi, homme ou femme, c'est l'accuser de nullité (« vaurien ! Les procédés linguistiques 2.1.1. se dit par exemple pour insulter quelqu'un en insinuant que ses fesses sont proéminentes. 2.1. Dans ces sociétés, … Le nouchi ? Le nouchi utilisera fréquemment le même mode de construction appliqué à un lexique français. Notre Préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, est un Nouchi. 2.1.4. « Nou », en malinké, signifie « le nez », tandis que « chi » veut dire poil. Ces insultes s’échangent principalement en nouchi (parler populaire propre au milieu urbain ivoirien) et se fondent sur le consentement préalable des interlocuteurs. » est une abréviation du français « brigand ! einer genauen Klassifizierung des Nouchi, wobei wir besonders auf eine eindeutige Unterscheidung zwischen dem Français Populaire Ivoirien und dem Nouchi achten wollen. Son étymologie pourrait bien l’expliquer. Quelle que soit la langue dans laquelle elle est formulée, en Côted'Ivoire comme dans toutes les sociétés africaines, l'insulte est chose particu lièrement grave lorsqu'elle est dite dans le cadre d'une vraie querelle, avec l'intention de blesser. Le nouchi, c’est le parler de rue en Côte d’Ivoire. Cette insulte par accusation de cannibalisme est évidemment typique d'une zone de civilisation africaine qui, ayant été colonisée, a intégré le point de vue du colonisateur. Celui qu'on insulte, en lui reprochant sa ladrerie, est donc un « amasseur de biens » (il stocke même les pierres), ce qui donne en nouchi croussair, l'affixe de dérivation -eur se réalisant le plus souvent en [JEi] dans ce parler.