À partir du 5 août 1909, la guillotine est utilisée à l’angle du boulevard Arago et de la rue de la Santé, devant la prison du même nom. Au total, entre 1956 et 1962 pour environ 1 500 condamnations prononcées, 222 Algériens ont été officiellement exécutés pendant la guerre d’Algérie. Les « Victimés », c'est-à-dire ceux qui ont un lien parental étroit avec une ou plusieurs victimes de la répression révolutionnaire ou, simplement, ceux qui en ont de justesse réchappé, , sont invités à danser au cours d’une fête commémorative où le noir est de rigueur. Cependant, il était posé au préalable la question des circonstances atténuantes pour chaque accusé, la réponse « non » exigeant une majorité de huit voix au moins. Là seront exécutés : Charlotte Corday (17 juillet), la reine Marie-Antoinette (16 octobre), les Girondins (31 octobre), Philippe Égalité (6 novembre) et Danton (5 avril 1794), pour les plus connus. Victor Hugo dans son bouquin très célèbre qui s'appelle Notre-Dame de Paris, publié en 1831, décrit la place de Grève qui est connue ainsi comme un synonyme de lieu d'exécution pour les condamnés à mort. », « Va, reprends ton courage, rassemble tes forces, envisage sans faiblesse le trépas ; songe qu’il n’y a pas droit de t’étonner ; ce n’est point un instant qui doit effrayer un homme tel que toi », « quelques-uns dansent sur la charrette, font des farces ou des singeries, saluent avec élégance, à droite, à gauche, le public, sourient à leurs amis rencontrés sur la route […] », « L’idée fut trouvée sublime ; on simula l’échafaud par la table à manger, un escabeau à deux étages représenta l’escalier, une ou deux chaises tinrent lieu de la fatale machine, les prisonniers se rangèrent à l’entour comme au spectacle, et chacun monta l’un après l’autre pour s’essayer », « Quand un nom était prononcé, celui qui le portait embrassait ses amis à la hâte, […] et le dernier adieu était souvent une plaisanterie. Meurtre de Hermann Friedrich, un expatrié allemand. 10 octobre 2007 La France ratifie le protocole n°13 à la CEDH du 3 mai 2002 relatif à l'abolition de la peine de mort en toutes circonstances. »[35]. 6 du protocole 4 à ladite Convention, en date du 16-09-1963, http://www.assemblee-nationale.fr/12/scrutins/jo1094.asp, http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2010:083:0389:0403:FR:PDF, http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=1451, http://www.sondages-en-france.fr/sondages/Actualit%C3%A9/Institutions, Peine de mort pour Hussein : l'opinion européenne approuve, Exécution de Saddam Hussein : les Français et les Allemands majoritairement pour, L'abolition de la peine de mort en France, Historique de la guillotine et des guillotineurs, La fiche synthétique sur le site officiel de la France, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Peine_de_mort_en_France&oldid=178646487, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Politique française/Articles liés, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Louis Jourdan : « Les femmes devant l’échafaud » ; 1863 ; préface des « Névroses révolutionnaires » ; cité par Fleischmann ; J.J.F. Chalier s’était écrié après avoir brisé un crucifix : « Ce n’est pas assez d’avoir fait périr le tyran des corps, il faut que le tyran des âmes soit détrôné »[93]. Puis, apparurent les hymnes parodiques, en réponse aux religieuses qui allèrent en chantant au supplice. Sa tête sanglante fut montrée à la foule, ce qui sera reproduit lors de plusieurs exécutions ultérieures. Rémy Duthille, « A gorge déployée? Le duc de Liancourt avait désiré, de son côté, hâter la décision car de nombreux condamnés attendaient leur sort et risquaient de se voir appliquer les châtiments en vigueur. Roederer, lettre du 28 juillet 1792 à Le Roulx, ministre des Contributions publiques. Cette section, très peu nette, ne semble pas avoir été produite par un instrument tranchant mais plutôt par écrasement »[17]. Les délibérations sur la justice pénale se feront en plusieurs étapes au cours de décembre. Au début de la Troisième République, plusieurs propositions d'abolition sont déposées au Parlement, en vain[11]. Et c’est finalement à Marseille, aux Baumettes, qu’a lieu la dernière exécution capitale, celle d’Hamida Djandoubi, le 10 septembre 1977[126]. La grâce constituant juridiquement un décret, elle était de ce fait soumise au contreseing, mais sur le parapheur le décret de grâce était contresigné à l'avance par le Premier ministre et le ministre de la justice. Dépôt du projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. Au cours de la Guerre d'Algérie, le 17 mars 1956 sont publiées au J.O les lois 56-268 et 56-269 qui permettent aux tribunaux militaires français d’appliquer - sans instruction préalable - la peine de mort aux membres du FLN pris les armes à la main. Dans ce dernier cas, comme pour Carrara, le cœur ne battait plus, ou presque plus, au moment de la décollation. L’assiette dite à la guillotine », de Gustave Gouellain (1872). Celui-ci disposant simplement que « Nul ne peut être condamné à la peine de mort »[3]. Elle avait pour titre : « Sur l’inimitable machine du médecin Guillotin propre à couper les têtes et dite de son nom Guillotine » et pour dernier couplet : Les propositions de Guillotin, égalitaires et humanitaires, sont défendues par l’abbé Pépin et versées au Journal des Débats et des Décrets. La guillotine devient un objet de musée. Pour avoir du monde comme il le faut pour cet ouvrage, ils [les employés] veulent des gages doubles des autres années antérieures […] Il faut alors pour s’en procurer les enchaîner par l’appât du gain […] J’ai quatorze personnes tous les jours à nourrir, dont huit sont à gages, trois chevaux, trois charretiers, les accessoires… Un loyer énorme à raison de l’État (de tous temps, l’exécuteur a toujours été logé par le roi) »[60]. Sinon, la composition et le fonctionnement de la cour d'assises étaient les mêmes qu'aujourd'hui[16]. Les sondages indiquent qu'une majorité de Français sont favorables à la peine capitale[11]. Depuis l'abolition des exécutions publiques après celle de Eugène Weidmann en 1939[29], on ne devait placarder sur la porte de la prison pendant 24 heures, que la copie du procès-verbal de l’exécution. Accomplir une action qui va immanquablement entraîner la peine capitale (c’est-à-dire risquer la peine de mort). Puis, après la notification au condamné du rejet de sa grâce, tout allait très vite. A l'époque, les abolitionnistes avaient déjà ouvert le débat sur la peine de mort en France. Sainte Guillotine, effroi des aristocrates, protégez-nous ; Nécessité d'une déclaration du jury à l'unanimité pour faire prononcer la peine de mort, 20 septembre 1848 Assemblée Constituante Proposition de loi Rabuan. Par contre, les traités ne prévoient pas l'exclusion pure et simple d'un État de l'Union sans son consentement. Rejet, 18 septembre 1848 Assemblée Constituante Proposition de loi Durrieu. Le président Lavaux obtint de la cohorte qu’elle respecte la loi et se retire. la relation suivante s’appuie sur les récits de physiologistes assistants (notamment par le docteur Capitan à l’occasion de l’exécution de Carrara) et ceux de Sylvain Larue. la fin de la chanson « À la Roquette » d'Aristide Bruand (initialement publiée dans, Cf. Les localités de moins de 50 000 habitants reçoivent 2 400 francs. Le roi s’inspirait, mais en restant en deçà, de la réforme du code pénal du grand-duc de Toscane Léopold Ier, son beau-frère. À peine monsieur l'abbé Croze est-il éloigné que le contenu du panier est brutalement renversé dans la fosse : le corps roule au fond et quelle que soit la position dans laquelle il tombe, on le laisse et on le recouvre de terre. Ce sont ces cinq dalles, qu'en style d’argot, les prisonniers appelaient « l’abbaye de Cinq-Pierres ». Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Bien que l'annulation d'un arrêt d'assises fût (et soit toujours) rare, dans les affaires capitales, il était au contraire plutôt courant. On estime que sous le troisième Reich, 16 000 personnes furent guillotinées[145]. Un aide se dévoue pour le découper à la dague, sous les injures et une pluie de cailloux. 10 octobre 1981 : la peine de mort est abolie en France. Selon une étude IFOP de 2011, 63 % des Français répondent positivement à la question « seriez-vous favorables à ce que des sujets de société comme la peine de mort, le port de la burqa ou l’euthanasie soient soumis à référendum ? Pour être appliquée, la condamnation à la peine de mort doit être confirmée par une seconde Cour d'Assises), 19 novembre 1849 Assemblée Législative Proposition de loi abolitionniste Savatier-Laroche Rejet (8 décembre 1849), 21 février 1851 Assemblée Législative Proposition de loi abolitionniste Schœlcher, donnant lieu à un rapport défavorable de Me Andreu de Kerdel. Discussion du projet de loi tendant à atténuer certaines rigueurs du code pénal. Manlius utilise une machine romaine pour décapiter son fils (gravure de Heinrich Aldegraver). Se faire décolleter la gargane, couper le sifflet, ou le kiki (s’emploie aussi pour « se faire égorger »). Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas Christian Ranucci mais Hamida Djandoubi, guillotiné le 10 septembre 1977 à la prison des Baumettes de Marseille, qui est la dernière personne à avoir subi la peine de mort en France. De surcroit, on relève que plus d'une exécution par an a lieu en moyenne sous son mandat, dont quatre pour la seule année 1964 (onze exécutions de condamnés de droit commun entre 1959 et 1969). Dans les authentiques Mémoires de Sanson publiés en 1831, il n’en est soufflé mot, et tous les auteurs et chroniqueurs les plus proches des événements méconnaissent complètement l’anecdote. Le code pénal de 1791 dispose que l'exécution doit se faire en public, ce qui attire un public appartenant à toutes les couches sociales : public de fonction, « carré des privilégiés » près de la guillotine (grâce à des laissez-passers obtenus auprès de la préfecture ou de la mairie), bourgeois louant des chaises, fenêtres, échelles et même lorgnettes de théâtre, foule[133] maintenue loin de la guillotine par un cordon de policier ou même masquée par une barrière en bois, par le fourgon placé dans son axe de vision ou par l'échafaud placé de plain-pied (décret-loi de 1870). Les médecins à l'origine de ce châtiment, Joseph Ignace Guillotin et Antoine Louis s'inscrivent dans le contexte des préoccupations humanistes des Lumières, illustrées par la pensée de Cesare Beccaria exprimée dans Des délits et des peines. D’après l'article 604 du code de procédure pénale (abrogé en 2011), la Cour était tenue de statuer dans un délai de trois mois « à compter de la réception du dossier », c'est-à-dire en fait moins de quatre mois après la condamnation à mort. En avril 2015, à la suite des attentats de janvier, on enregistre, pour la première fois depuis trente ans, une majorité d'opinions favorables à son rétablissement (52 %)[65],[66]. Les observateurs réguliers ont aussi noté qu’un condamné même parmi les plus stoïques ne regarde jamais deux fois l’instrument. L'Algérie, alors française, conservera une équipe d'exécuteurs qui lui sera propre, jusqu'à l'indépendance du pays en 1962. Ce décret est donc toujours en vigueur aujourd'hui, bien que sans objet[155]. Le directeur touche le dormeur à l’épaule ou, s’il dort profondément, le secoue légèrement. Septembre 1981 Dépôt par le ministre de la Justice Robert Badinter, du projet de loi tendant à l'abolition de la peine de mort Discussion de ce texte les 17-18 septembre 1981 à l'Assemblée nationale et les 28-30 septembre 1981 au Sénat. Le plus souvent, à cette heure précoce, il ne pourra guère apercevoir qu’une lueur blafarde qui lui renvoie la grande ombre menaçante de l’appareil de mort et son grand panier. Cette autonomie cardiaque est de longueur variable : généralement de vingt minutes à une heure trois-quarts. « Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point[4]. Le 5 juillet 1906, la Commission du budget de la Chambre des députés vote la suppression des crédits au bourreau Anatole Deibler, rendant de fait impossible toute exécution ; mais cette décision suscite l'opposition d'Edmond Guyot-Dessaigne, garde des Sceaux qui, bien qu’adversaire de la peine capitale, s’oppose à ce qu’il considère comme une abolition en catimini[4]. Puis il demande : « Si vous voulez rester quelques instants avec monsieur l’Aumônier, nous allons sortir ». C’est moi qui paie cela. On a, par erreur, attribué ce timbre au « sinistre Gatteau », lequel n’était qu’un utilisateur, en qualité d’employé de cette administration. Malgré la période du Royaume des Pays-Bas, la Belgique à son indépendance conserve une partie des lois et des usages hérités de l'occupation française sous la Révolution et le Premier Empire, dont l'utilisation de la guillotine. Une chanson, sur l’air du menuet d’Exaudet, contribua à attacher à cette machine le nom de Guillotin pour la postérité. Lettre de Roederer du 7 juin au ministre des Contributions publiques. Les derniers condamnés à mort exécutés par l'épée étaient Niklaus Emmenegger (1867 à Lucerne) et Héli Freymond (1868 à Moudon). Le doux peuple que vous font ces lois-là ! Les anecdotes des interventions de la fille de Sombreuil et de celle de Cazotte pour défendre leur père sont exemplaires. En réalité, la machine fut déplacée vers l'actuel. in « Mémoires sur les prisons » ; éditions Baudouin ; 1823 ; G. Lenotre : « La Guillotine et les exécuteurs » ; 1893 ; ("Histoire de la France et des Français au jour le jour". L'exécution par décollation souffrait trois exceptions légales : Le procès était une étape cruciale dans le sort d'un accusé dans la mesure où ni lui ni le ministère public n’étaient habilités à faire appel de la décision, le pourvoi en cassation basé sur le droit et non sur les faits était le seul recours judiciaire. Adopté par le Conseil de l'Europe, le protocole no 6 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales est signé par la France en 1983, ce qui rend l'abolition quasiment irréversible[11],[3]. Il ne prononcera toutefois, jusqu'à sa dissolution le 1er décembre de la même année, que 61 condamnations, dont 21 condamnations à mort. Au pied de la machine, l’aumônier prie, l’exhorte à se comporter courageusement et l’embrasse ; puis le supplicié est laissé aux mains des aides de l’exécuteur. Dans celles de 100 à 300 000 âmes, de 6 000 livres. En 1998, l'institut IFOP donnait[60] 44 % des Français favorables à la peine de mort contre 54 % opposés[3]. Tous les condamnés à mort sont désormais exécutés en ce lieu, jusqu’à ce que l’échafaud soit transporté, le 21 août, sur la place du Carrousel, face au palais des Tuileries, siège du gouvernement, à la suite de la journée du 10 août. Quelques décennies plus tard, le pénal a repris ses droits et l’ambiance n’est plus du tout la même et bien que des détails techniques puissent différer, la procédure sera similaire sous toutes les républiques[note 19]. On a parfois écrit que sur ce même lieu de Bicêtre fut plus tard mise en chantier, une guillotine à neuf tranchants imaginée par un certain Guillot, mécanicien parisien, véritable émule de Schmidt, mais dont la réalisation fut laborieuse et les essais décevants. L’échafaud avait été installé, pour le roi, dans l’axe de l’avenue des Champs-Élysées, quelques mètres derrière le piédestal, face aux jardins des Tuileries. Il faut dire qu’un gibet et un pilori permanents, une justice et une échelle, comme on disait alors, dressés côte à côte au milieu du pavé, ne contribuaient pas peu à faire détourner les yeux de cette place fatale, où tant d’êtres pleins de santé et de vie ont agonisé ; où devait naître cinquante ans plus tard cette fièvre de Saint-Vallier, cette maladie de la terreur de l’échafaud, la plus monstrueuse de toutes les maladies, parce qu’elle ne vient pas de Dieu, mais de l’homme. Toutes choses bien disposées, l’exécuteur placé derrière la machine pourra réunir les deux bouts de la corde qui soutient le tranchoir, et, les lâchant en même temps, cet instrument tombant de haut, par son poids et l’accélération de la vitesse séparera la tête du tronc, en un clin d’œil. Il est prévu aussi pour abréger les préparatifs de veiller à ce que tous ces condamnés « aient toujours les cheveux courts » et soient, au moment de leur notification de l’exécution, « revêtus d’une chemise sans col » (article 2). À la suite d'une exécution à Alger qui, le 3 mai 1842, avait tourné à la boucherie, le ministre de la guerre, le général Amédée Despans-Cubières, fit introduire l’usage de la guillotine et exigea que les exécuteurs soient français[141] (même après cette décision l’usage du yatagan aurait perduré pendant encore plusieurs années). Les commerces sont contraints de fermer, les crieurs précèdent et annoncent la liste des « gagnants ». 142 l’ont été sous la IVe République  : 45 pendant que François Mitterrand était garde des Sceaux, soit une exécution tous les 10 jours en moyenne. Roederer s’adresse la veille à La Fayette, commandant-général de la garde nationale pour s’assurer ce jour-là de la main-forte car il pressent que ce nouveau mode d’exécution attirera la foule, et il lui demande en conséquence de laisser sur place les gendarmes plus longtemps après l’exécution, jusqu’à l’enlèvement de la guillotine et de l’échafaud. Dès la fin des années 1940, il fut interdit de porter la main sur un condamné qui ne se rebellait pas. Le roman de Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un condamné (paru anonymement en 1829 puis signé de son auteur en 1832) a également un grand retentissement. Mais pendant la Terreur, elle fascinait, provoquant l'effroi et la révulsion, mais servant également à des usages humoristiques ou satiriques[137]. La Chronique de Paris du 26 avril (no 118) signale l’événement : « Hier, à trois heures de l’après-midi, on a mis en usage, pour la première fois, la machine destinée à couper la tête des criminels […] La nouveauté du spectacle avait considérablement grossi la foule de ceux qu’une pitié barbare conduit à ces tristes spectacles »[43]. Il ne peut s’agir pour les médecins que d’un état syncopal qui est la conséquence d’un stress important. La devise fut comprise dans deux sens. Les divers récits de l’époque nous font apparaître qu’il est guère aisé, en effet, de différencier de toutes ces patriotes qui s’agitèrent dans les assemblées, les rues, les places et spécialement autour des échafauds, les paisibles mères de famille qui pouvaient se transformer en un moment en de terribles passionarias. On remarque que Louis y a repris la hauteur de dix pieds que l’on rencontre dans la plupart des récits antérieurs et surtout qu’il a pensé à une lame « à coupe oblique ». À la fin, le chef exécuteur est poursuivi jusqu’à son domicile dont on casse les vitres. Pour avoir du monde comme il le faut pour cet ouvrage, ils [les employés] veulent des gages doubles des autres années antérieures […] Il faut alors pour s’en procurer les enchaîner par l’appât du gain […] J’ai quatorze personnes tous les jours à nourrir, dont huit sont à gages, trois chevaux, trois charretiers, les accessoires… Un loyer énorme à raison de l’État (de tous temps, l’exécuteur a toujours été logé par le roi) », « Ce fut des échoppes de la halle que sortirent la plupart des héroïnes d’octobre, et plus d’une furie de guillotine fut recrutée sous les parasols du marché des Innocents », « Si elles étaient vieilles, on les appelait, « [des charrettes] chargées de condamnés et suivies, avec des cris insultants, des chansons atroces, par des femmes hideuses, qu’on appelait, « Il est étonnant [de voir] à quel point les femmes sont devenues féroces ; elles assistent tous les jours aux exécutions », « Le peuple dit que les femmes étaient devenues sanguinaires, qu'elles ne prêchent que le sang, qu'il y a, entre autres, une certaine quantité de femmes qui ne quittent point la guillotine, ni le tribunal révolutionnaire », « Le délai pour punir les ennemis de la patrie ne doit être que le moment de les reconnaître », « […] si nos paroles sont méconnues, qu’ils se rappellent la puissance magique de la guillotine ; qu’ils sachent qu’avec la guillotine nous ferons mettre les pouces aux accapareurs ; qu’avec la guillotine on fait de l’or ; qu’avec la guillotine on fait sortir le numéraire des caves ; qu’avec la guillotine nous ferons disparaître les traîtres ; qu’avec la guillotine nous ferons tomber la calotte ; qu’avec la guillotine, enfin, nous ferons taire les mécontents, que nous aurons du pain… », « fait mettre la guillotine en permanence sur la place publique avec cette inscription : « Avis aux meuniers et boulangers », « Ces messieurs ont profité de l’avis et la famine a disparu », « La mort ne saurait m’effrayer ; si ma tête est utile au salut de la République, qu’elle tombe ! ». « Le mode de décollation sera uniforme dans tout l’empire. Son rapporteur, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, est soutenu notamment par Maximilien de Robespierre. Il monta sur l’échafaud gravement, l’œil toujours fixé sur le gibet du Christ. Sa base aura un pied de largeur, mesure de la distance des deux montants ; une cheville amovible traversera chaque montant et fixera de chaque côté le dit billot par sa base. Du Chatellier : « La mort de Louis XVI » (1826) ; déclaration de la députation des quarante-huit sections, le. Elle diffuse les images d’une capitale désertée par les volontaires, où les comploteurs des prisons se répandront par les rues, égorgeront les patriotes […] Ainsi, écrit, « Le procureur de la Commune entendu [Manuel], le Conseil Général arrête que la guillotine restera dressée sur la place du Carrousel, jusqu’à ce qu’il en ait été autrement ordonné, à l’exception toutefois du coutelas que l’exécuteur des hautes œuvres sera autorisé d’enlever après chaque exécution », « Soyons terribles pour dispenser le peuple de l’être », « À Paris […] l’art de guillotiner a acquis la dernière perfection. Le 9 juin 1794, elle est transférée place de la Bastille, où, dit-on, elle n’aurait fonctionné qu’une seule journée[note 12], car les commerçants et les habitants du quartier Saint-Antoine ayant protesté énergiquement, elle doit s'éloigner bientôt du côté de la barrière de Vincennes (qui prendra le nom de « Barrière-renversée », raccourci de « barrière du Trône renversé ») pour s’élever, le 13 juin, place du Trône-Renversé (anciennement « place du Thrône » et actuellement place de la Nation). On ne peut non plus passer sous silence le maintien hautain de Marie-Antoinette d'Autriche, dont un dessin fameux, de la plume du peintre David en marqua la moue dédaigneuse. Un autre incident concerna la décapitation de l'assassin Languille le 29 juin 1905 pour laquelle le médecin de service le Docteur Beaurieux put constater que le condamné demeurait conscient trente secondes après la chute du couperet[112] (confirmation de cette observation par expériences sur des rats en 2011). Les peines n'avaient pas pour but de punir ou d'amender le coupable, mais d'impressionner les spectateurs, de servir d'exemple, de dissuader le public de commettre des crimes. READ PAPER. Sur la charrette, ses lamentations, sa frayeur, ses demandes à l’aide répétées embarrassent la foule qui se retire, déconcertée, comme honteuse. La dernière exécution remonte en France au 10 septembre 1977. Selon les experts médicaux, la section de la moelle épinière entraîne une perte de connaissance instantanée (exactement comme pour une pendaison dite long-drop)[1]. De 39 % en 1969, le nombre de Français favorables à la peine de mort a grimpé à 56 % en 1975[28]. Les diverses représentations nous montrent une machine munie d’un couperet trapézoïdal en acier à tranchant biseauté et implantée sur une robuste semelle avec des jambes de force métalliques boulonnées qui la destinaient à fonctionner de plain-pied. « La Grève avait dès lors cet aspect sinistre que lui conservent encore aujourd’hui l’idée exécrable qu’elle réveille et le sombre hôtel de Ville de Dominique Boccador, qui a remplacé la Maison-aux-Piliers. Le mot n’est utilisé aujourd’hui qu’en obstétrique mais il lui est donné ici le sens qu’il a en latin. Charles Maurice : « Histoire anecdotique du théâtre et de la littérature » (1856). Le tranchant lourdement lesté de plomb, d’un poids de trente à soixante kilogrammes, inversement proportionnel à la hauteur des « bras » qui peuvent atteindre 4 mètres ; et de trente-cinq centimètres de large pour une lame plus étroite de trente, est relevé par une corde qui passe par une poulie fixée au « chapeau » (le montant horizontal supérieur). On la chargea de se débarrasser des guillotines mais aussi d’étudier le sort du bourreau, que l’abolition de la peine de mort … Le principe adopté au départ aurait été d’employer deux parties complémentaires, une lame convexe qui tombe pour rejoindre une pièce concave. Comme la plupart de ses condisciples, Desmoulins envisageait déjà, vers 1790, son destin politique conduit par la formule d’Horace « Dulce et decorum est pro patria mori »[note 14], dont il s’était donné une traduction personnelle : « Je me sens la force de mourir sur un échafaud avec un sentiment de plaisir ». Le convoi peut comporter plusieurs charrettes selon l’importance de la « fournée ». Une gravure de Giulio Bonasone qui illustre l'exécution du Lacédémonien Lacon, avec une « guillotine » d'ailleurs peu détaillée, figure dans le Symbolicae quaestiones de universo genere d’Achille Bocchi, imprimé en 1555. On donna raison au roi qui saisit alors une plume, corrigea le dessin de la lame et lui donna « une ligne oblique » en disant qu’il faudrait essayer les deux dispositions pour confirmer. Le ministre de l'Intérieur Champion de Villeneuve lui fit répondre le 24 juillet : « Il répugne à l'humanité d'accorder un brevet d'invention pour une découverte de cette espèce ; nous n'en sommes pas encore à un tel excès de barbarie. Les portes de la prison s’ouvrent rapidement. Rire et guillotine en Grande-Bretagne pendant la Révolution française », Cf. ». Le « Fallbeil » (Hache tombante), comme on l’appelait en Allemagne, demeure en usage jusqu’à l’abolition de la peine de mort dans la République fédérale d'Allemagne (1949) et jusqu’à 1968 en République démocratique allemande. Encore que jusqu'en 1978 les jurés étaient tirés au sort non sur les listes électorales, mais sur une liste présélectionnée par une commission de magistrats et d'élus politiques[17] (ainsi le jury du procès Ranucci ne comportait qu'une femme, qui a plus tard été élue maire[18]). On peut y voir dix, quinze, trente personnes et « enfin jusqu’à quatre-vingt-quatre » nous dit H. J. Riouffe[77]. Notons aussi que la dernière exécution politique remonte en France au 11 mars 1963. Cependant, des difficultés pour rendre la guillotine disponible à chaque exécution, força l’État à adopter le peloton d'exécution comme méthode alternative en 1847[149]. Le chroniqueur Jean d’Authon décrivait déjà au début du XVIe siècle une doloire ajustée dans un « gros bloc », lequel, maintenu par une corde et « venant d’amont entre deux poteaux », sépara la tête des épaules du Génois Demetrio Giustiniani, le 13 mai 1507, puni pour avoir fomenté une révolte contre Louis XII. L’abbé Joseph de La Porte décrit un instrument à décapiter d'usage en Écosse. Moreau, un juge de ce tribunal, écrit à Roederer : « […] Son crime a été public, la réparation devrait être prompte, et une pareille lenteur, surtout au milieu de cette ville immense, en même temps qu’elle ôte à la loi l’énergie qu’elle doit avoir, compromet la sûreté du citoyen […] »[42]. En 2002, peu avant l'élection présidentielle, un sondage de l'entreprise de sondages TNS-Sofres indique que 47 % des sondés se disent favorables au rétablissement de la peine de mort.