Un traité d'alliance avec le Piémont-Sardaigne est signé en bonne et due forme le 28 janvier 1859. Cette candidature provoque des inquiétudes dans toutes les chancelleries européennes qui apportent leur soutien aux efforts de la diplomatie française. Malgré les réticences du Conseil d'État, le projet de loi préparé par Émile Ollivier est adopté par 221 voix contre 36 par le Corps législatif et par 74 voix contre 13 au Sénat. De l'autre côté, le parti orléaniste était devenu mécontent parce que les industries autrefois protégées n'étaient pas satisfaites par la réforme du libre-échange. Lors du remaniement, Eugène Rouher devient l'homme fort du gouvernement, une sorte de « vice-empereur ». Les modalités de discussion budgétaire sont elles aussi modifiées, le budget cessant d'être voté globalement par département ministériel, permettant à l'assemblée d'exercer un contrôle vigilant et rigoureux sur l'administration et la politique du gouvernement. Les églises sous le Second Empire révèlent cette nécessité d’adaptation, ainsi que l’ambivalence du souci d’économie et de la liberté de style passant par le pastiche et de nouvelles tentatives en matière de construction, comme les structures métalliques. Sous l'influence notamment du duc de Morny, il se dirige lentement vers une pratique plus parlementaire du régime. La masse monétaire française passe de 3,9 milliards de francs or en 1845 à 8,6 milliards de francs en 1870[58], grâce à la bonne conjoncture mondiale découlant de l'intense création monétaire[59] permise par la ruée vers l'or en Californie (1848) et la ruée vers l'or au Victoria (1851). Tu ne trouves pas ce que tu cherches ? Dans le même temps, Bismarck passe secrètement avec les États d'Allemagne méridionale un traité de protection mutuelle pour se prémunir d'une agression éventuelle de la France. En 1862, il fait ouvrir le musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye et fait ériger une statue de Vercingétorix au mont Auxois[102]. Les civils sont autorisés à voter à bulletin secret alors que l'armée et la marine se prononcent à registres ouverts[8]. Il n'y a de bonapartiste que Persigny : mais Persigny est fou[27] ! « Quel gouvernement que le mien ! Pour Lord Newton, « Si la carrière de Napoléon III s'était terminée en 1862, il aurait probablement laissé un grand nom dans l'Histoire et le souvenir de brillants succès »[38]. Le Mercantour ne rejoindra la France qu'en 1947. Il envisage également la partition de l'Algérie en deux, réservant une large façade maritime pour les colons qui devraient alors évacuer toute la partie méridionale des hauts-plateaux ainsi que les abords du Sahara[144]. Afin de tester la possibilité du rétablissement éventuel de l'institution impériale, Louis-Napoléon entreprend, à compter du 1er septembre 1852, un voyage dans l'Hexagone dans le but de montrer à l'étranger l’enthousiasme du peuple. Le rappel des troupes françaises de Rome, en accord avec la convention de 1864, donne également lieu à de nouvelles attaques du parti ultramontain, soutenu par la papauté. Eugène Labiche a été l'un des premiers artistes à publiquement apporter son soutien au coup d'État de Louis-Napoléon. Depuis longtemps, dès l'époque où il était enfermé au fort de Ham, il avait réfléchi aux enjeux géostratégiques de cette région du monde. Dans les années 1850, l’élevage des vers à soie est fortement touché par la pébrine et la production française alors à son apogée au sein des maisons soyeuses de l’industrie lyonnaise se dégrade considérablement. Des conquêtes, oui : les conquêtes de la conciliation, de la religion et de la morale. Par un sénatus-consulte du 8 septembre 1869, le Corps législatif reçoit l'initiative des lois et le droit d'interpellation sans restriction. Le traité de paix est signé à Zurich le 11 novembre 1859 mais Cavour, insatisfait de l'armistice, active les foyers révolutionnaires italiens par l’entremise de Garibaldi. De nouvelles voies et axes reliant notamment les grandes gares entre elles sont percées, des perspectives et des places sont ouvertes tandis que de nombreux squares, espaces verts et jardins sont créés (Montsouris, Buttes-Chaumont, bois de Vincennes et de Boulogne, Boucicaut…). À ces troupes françaises s'étaient joints 450 soldats soudano-égyptiens, 7 000 austro-hongrois et 2 000 volontaires belges[162]. Le règne de Napoléon III est d'abord marqué par l'achèvement de la construction du réseau ferroviaire français supervisée par l'État. La fin de cette guerre permet au gouvernement américain d'appliquer la doctrine Monroe et d'apporter un soutien plus direct aux troupes de Benito Juárez[154], renversant la dynamique militaire jusque-là favorable aux Français[155]. La victoire de ses armées en Crimée lui donnait aussi l'envergure nécessaire pour accomplir cette mission qui lui tenait à cœur. L'année suivante, ce sont Menton et Roquebrune, deux villes libres placées sous la protection de la maison de Savoie et également consultées lors du plébiscite d'avril 1860, qui rejoignent le département français des Alpes-Maritimes après dédommagement du Prince Charles III de Monaco. Prêché par l'Église, le retour à l'ordre moral, appuyé par l'Impératrice Eugénie, est l'une des préoccupations du régime. Le 14 juin 1860, la réunion de la Savoie à la France devient effectif sous la forme de deux départements : la Savoie et la Haute-Savoie. Le décret du 24 novembre 1860 complété par les sénatus-consultes des 2 et 3 février et du 31 décembre 1861 réforme la constitution de 1852. C'est également l'avis de l'historien Louis Girard qui note dans la tonalité critique de l'œuvre de Seignobos « l'écho des passions républicaines »[213]. De son côté, la Russie souhaite que le conflit reste localement isolé et n'ait pas de conséquences sur la Pologne tandis que l'Autriche, en dépit des bonnes relations entre les deux empereurs, n'est pas prête et demande un délai avant de s'associer à une éventuelle victoire des Français[181]. En conséquence, les 3 députés républicains élus, qui refusent de prêter serment, ne siégeront pas à l'Assemblée. À son arrivée au pouvoir, Napoléon III avait hérité d'un empire colonial modeste comprenant la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion, des comptoirs en Inde, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte et ses dépendances ainsi que quelques autres îles notamment en Polynésie[138]. Pour Jules Ferry, l'authenticité du résultat du vote ne peut être mise en doute et démontre l'expression « passionnée, sincère et libre » de la classe paysanne telle que déjà exprimée lors de l'élection présidentielle de 1848 et en décembre 1851, tandis que le journaliste libéral Lucien-Anatole Prévost-Paradol se déclare guéri du suffrage universel[20]. Toutes ces concessions, si elles divisent le camp bonapartiste, restent insuffisantes pour les opposants au Second Empire. Jusqu'aux années 1860, Napoléon III s'appuie essentiellement sur la bourgeoisie d'affaires et le clergé catholique pour gouverner[27]. Afin officiellement de protéger les intérêts économiques français au Mexique, Napoléon III, profitant de la guerre de Sécession qui déchire l'Amérique s’allie le 31 décembre 1861 avec le Royaume-Uni et l’Espagne pour lancer une expédition militaire. Émanation du suffrage universel masculin, Napoléon III et les bonapartistes estimaient qu'il ne pouvait y avoir deux expressions concurrentes de la volonté du peuple : celle exprimée par la voix du plébiscite présenté par l'Empereur, représentant exclusif de la souveraineté nationale au terme de la Constitution, et celle exprimée par des députés via le relais des scrutins législatifs[24]. Le droit de voter le budget par section est une nouvelle arme donnée à ses adversaires. En conséquence de cet abandon, le rapprochement avec l'Empereur François-Joseph est définitivement compromis[161]. Avec la liberté de la presse, les journaux se multiplient, notamment ceux favorables aux républicains. Un sénatus-consulte proposant un régime plus libéral est soumis à l'approbation du peuple lors d'un plébiscite (le troisième depuis 1851) : le 8 mai 1870, les réformes sont approuvées avec plus de 7 millions de oui en dépit de l'opposition des monarchistes légitimistes et des républicains qui ont appelé à voter « non » ou à s'abstenir[172]. Les relations n'étant plus les mêmes entre l'Etat et l'Eglise, il n'en reste pas moins que le Second Empire reste pour la vie catholique une période de renouveau. Ainsi, la Prusse resterait neutre en cas d'occupation par la France de la Belgique et du Luxembourg (politique dite des « pourboires »). A partir de 1865, le commerce des graines et des balles de soie entre Yokohama et Lyon se développe (le jumelage entre Lyon et Yokohama initié par le consul général du Japon Louis Michallet sous l’égide du club Lyon-Japon fait écho à cette période). Le résultat du plébiscite organisé dans les mêmes conditions qu'à Nice donne la victoire aux partisans de l'annexion à la France[136]. En plus de Morny et de Persigny, il peut aussi compter sur Eugène Rouher, son homme de confiance de 1863 à 1869 qui fera figure de « vice-empereur » ou de Premier ministre sans le titre. Une telle politique exigeait pour la sécurité des crédits hypothécaires que soient publiées, non seulement les hypothèques, mais aussi les aliénations d’immeubles et la constitution de droits réels immobiliers, ou les baux de plus de dix-huit ans ; ce sera l'objet de la loi du 23 mars 1855[63] qui rétablit la publication des actes et jugements translatifs ou constitutifs de droits réels immobiliers. Les premières élections pour le renouvellement du Corps législatif ont lieu le 22 juin 1857. Le système bancaire est relancé par l'entrée en vigueur du décret du 28 février 1852, favorisant l'établissement d'instituts de crédit foncier, comme le Crédit foncier de France pour le monde agricole, et le Crédit mobilier, une banque d'affaires dirigée par les frères Pereire jusqu'en 1867 et destinée à financer les sociétés industrielles, notamment celles du chemin de fer mais aussi l'omnibus parisien ou l'éclairage au gaz[60]. La France engagée par son alliance défensive avec le Piémont-Sardaigne honore le traité et entre en campagne militaire contre l'Autriche. Napoléon III entend aussi récolter les fruits de son attitude conciliante vis-à-vis de la Prusse. Parallèlement à ses recherches sur l'artillerie romaine, l'empereur joue un rôle important dans la mise en œuvre d'une véritable archéologie nationale. Hauts magistrats nommés par l'Empereur, ils sont pour la plupart issus de l'administration orléaniste et peu enclins à partager les préoccupations sociales de Napoléon III. « Napoléon III a longtemps été victime d'une légende noire, d'une caricature forgée par ses nombreux ennemis politiques, les républicains, les royalistes, les libéraux… » pour reprendre les mots du professeur d'histoire contemporaine Guy Antonetti[186]. Saint-simonien convaincu, inspiré notamment par son proche conseiller Michel Chevalier, Louis-Napoléon rêve d'une ville organisée et saine, avec de larges boulevards et avenues reliant facilement les pôles d'attraction, où le commerce et l'industrie puissent se développer et les plus démunis vivre dans des conditions décentes[70]. Le comte Walewski, ministre français des Affaires étrangères, donne une soudaine et inattendue extension aux propos des délibérations du traité en invitant les plénipotentiaires à considérer les questions de la Grèce, de Rome, de Naples et des différents États italiens. Par ailleurs, l'unification italienne pourrait menacer le pouvoir temporel du pape, tandis que les banquiers craignent les coûts et répercussions économiques possibles d'une telle aventure. Quand le 22 juin 1853, Georges Eugène Haussmann est nommé préfet de la Seine par Napoléon III, il est chargé de réaliser le Paris rêvé de l'Empereur dont la mission peut se résumer à « aérer, unifier et embellir la ville »[77]. En février 1865, si Oaxaca tombe aux mains des Français, les milliers de Mexicains qui sont faits prisonniers lors de la chute de la ville sont relâchés, faute de pouvoir être emprisonnés. Passionné d'histoire, Napoléon III écrit une monumentale Histoire de Jules César aidé d'une équipe de collaborateurs dont il assure la direction, comprenant notamment Alfred Maury, Prosper Mérimée et Victor Duruy[97]. Le Second Empire est une période faste pour l'architecture française, favorisée par l'intensité des transformations urbaines[68]. Par ailleurs, le rôle de la Banque de France évolue et, poussée par l'empereur, elle s'engage dans le soutien au développement économique[61] tandis que la loi du 24 juin 1865 importe en France le chèque comme moyen de paiement[62].