Blaise Cendrars évoque la Révolution russe anti-tsariste de 1905 et à ses conséquences: «Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe.», «La mort en Mandchourie».Il évoque également la guerre perdue contre le Japon la même année: «En Sibérie tonnait le canon, c’était la guerre», «Nous ne pouvons pas aller au Japon».À mesure que le poème et le train progressent vers l’est, les évocations de la guerre et de la misère se font plus violentes et apocalyptiques: «La faim le froid la peste le choléra». Adolescent rêveur et indépendant, il fugue puis voyage abondamment dès sa jeunesse, en Russie notamment. Alcools et La Prose ... sont publiés la même année. Blaise Cendrars, Du monde entier, 1913. Mais l’idéal amoureux est condamné par la bassesse du monde. Blaise Cendrars, La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, 1913. Cet extrait de la prose du transsibérien se décompose en trois parties : une première partie qui dit la peur face à l’inconnu dans le voyage, (V.1-7) puis une deuxième partie qui décrit la vitesse vertigineuse du train qui déforme le paysage (V.8-12) et enfin une troisième partie jusqu’à la fin de l’extrait qui traduit en mots les bruits du train. La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars, 1913. Apollinaire et Cendrars s'affranchissent dès 1913 des contraintes du vers et de la ponctuation. L’extrait étudié est le début du poème, des vers 1 à 23.. Prose du transsibérien, v.1 à 23, introduction. Dans les derniers vers, Jeanne n’est plus que « La petite prostituée » (v.440). Amélie Vioux, professeur particulier de français, je vous aide à booster vos notes au bac de français. En transfigurant sont récit de voyage, il transforme sa vie en mythologie personnelle, avec ses épreuves, ses rencontres, ses succès. Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France. Imaginez cette interview en donnant une certaines importance à la Prose du Transsibérien et en interrogeant l'auteur sur ses projets. Dans La Prose du transsibérien, il restitue les tressautements des « rythmes du train » ainsi que ses accélérations et décélérations. Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2021 aux éditions Hachette. Il reprend la formule de Nerval « Je suis l’autre » et devient le « poète gauche » après l’amputation de son bras à la bataille de Champagne en 1915. => Indications de lieu. Alcools et La Prose ... sont publiés la même année. 1. En 1948, Blaise Cendrars s'installe à Villefranche sur mer. Prose du Transsibérien, incipit (v.1 à 23), La technique INCONTOURNABLE pour faire décoller tes notes en commentaire. Elle lui rappelle sans cesse, comme un refrain : «Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?»Le poète adolescent exprime sa mélancolie et sa tristesse tandis que le Transsibérien l’emporte loin, comme s’il regrettait ce voyage: «ma vie / Ma pauvre vie». » Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours. Mon rêve de Transsibérien est né de là. [Présentation du texte] Dans La Prose du Transsibérien, le poète se souvient de sa découverte émerveillée de la Russie. Les poèmes repris dans \"Du Monde Entier\" sont les suivants : Les Pâques à New York, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France et Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France est un long poème en vers libre publié en 1914. Le poète accompagne son maître en joaillerie, chez qui il était en apprentissage, de Moscou à Kharbine, sur la ligne du Transsibérien. (ceci est un exemple, et non un modèle. Les aspirations à l’élévation sont vouées à la chute. Dédiée aux Musiciens. Le nom de Jeanne de France est polémique car ce personnage de prostituée peut renvoyer également à Jeanne d’Arc, grande figure de l’histoire de France. La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France est un poème écrit par Blaise CENDRARS au début de l'année 1913. Dans le Transsibérien, le poète rencontre la «douce et muette» Jeanne, triste («Elle ne sourit pas») prostituée, «enfant […] au fond d’un bordel».Il dialogue avec elle, tour à tour avec tendresse («elle est mon amour»), et agacement («tu m’énerves», «fais ton travail»). Cendrars se livre à un renouvellement du lyrisme musical dans lequel règne le « faux accord ». Tu passes le bac de français ? La question, qui revient dans le poème, sert de leitmotiv au poème déstructuré et prend la forme d’une ballade avec le retour de ce refrain. « Extrait de Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France », Blaise Cendras (1913) Introduction : Analyse de texte :-Le titre : « transsibérien » fait allusion au train qui traverse toute la Russie, qui permet de relier un point à un autre en une semaine. Jeanne renvoie le poète à l’enfance et à Paris dont ils s’éloignent inexorablement. Merci pour votre travail et bonne continuation . S… Prose du transsibérien, v.1 à 23, introduction Blaise Cendrars est un poète-voyageur suisse, également reconnu pour ses reportages et ses romans (comme l’Or en 1925). Exemple d’un plan de commentaire avec introduction et conclusion des 24 premier vers de la Prose du Transsibérien, Blaise Cendrars, 1913. Une partie du poème est consacrée à Jeanne, jeune fille frêle et prostituée originaire du quartier de la fête parisienne, Montmartre. Il était proche notamment du poète Apollinaire, des peintres Delaunay ou de Marc Chagall.Soldat amputé lors de la Première Guerre mondiale, voyageur assistant aux événements décisifs de son temps, Cendrars est le témoin d’une histoire tragique.Son pseudonyme – Blaise Cendrars – dit sa conception de la poésie, dont l’intensité fait du poète un brûlé vif qui sans cesse renaît de ses cendres tel un phénix : Blaise /braise et Cendrars / cendres. Comment trouver un plan de dissertation ? Blaise Cendrars forge notamment sa figure de poète-voyageur, dont les aventures épiques sont tour à tour effrayantes et exaltantes: «Ce voyage est terrible», «Oh viens! La prose du transsibérien et la petite Jehanne de France, « Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? Le personnage doit-il être exceptionnel dans la Princesse de Clèves ? Son aspiration à l’indépendance rappelle d’ailleurs Rimbaud, jeune poète fugueur.Le jeune adolescent égrène des topoï et des toponymes propres à la littérature de voyage, car le poète est d’abord un lecteur qui rêve de vivre ses lectures: «Alibaba», «Aux Fidji règne l’éternel printemps», «Viens au Mexique!». les poètes en 1913 ne cherchent plus la symétrie du vers mais une forme poétique nouvelle et moderne qui passe par le vers libre. À la manière de Rimbaud dans « le Bateau ivre », Cendrars raconte son voyage de Moscou à Kharbine dans le train mythique du transsibérien, en compagnie de la petite Jehanne. Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine. Blaise Cendrars. J'observe : J'analyse - Le titre "Transsibérien". texte sous droits _ usage personnel uniquement. Prose du transsibérien est emprunt d’une grande mélancolie car le poète se remémore celui qu’il était adolescent («Je m’abandonne / Aux sursauts de ma mémoire…») . Le poète doute régulièrement de ses pouvoirs créateurs: «J’étais déjà si mauvais poète», «Moi, le mauvais poète», «Pardonnez-moi de ne plus connaître l’ancien jeu des vers». Ce train, le transsibérien dont il est question se fait le symbole d’un époque et d’un genre. Vérifie notamment l'orthographe, la syntaxe, les accents, la ponctuation, les majuscules ! Blaise Cendrars renouvelle ainsi de manière très étonnante et iconoclaste le poème dédiée à une dame. Vos réflexions personnelles peuvent mener à d’autres pistes de lecture). Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie, du Sacré Coeur contre lequel tu t’es blottie. Les commentaires qui ne sont pas soignés ne sont pas publiés. Si le trajet en train est une métaphore de la vie, Blaise Cendrars laisse penser que le prolongement de cette adolescence fulgurante fut sans bonheur : « Tous les matins on met les montres à l’heure / Le train avance et le soleil retarde » ; « J’ai peur / Je ne sais pas aller jusqu’au bout » , « le voyage devint beaucoup trop lent / Beaucoup trop long » . Ses voyages inspirèrent profondément sa création artistique. Cette poésie frénétique et irrégulière se veut donc le reflet d’une modernité prometteuse et potentiellement destructrice. CLIQUE ICI et deviens membre de commentairecompose.fr ! Dans ce poème, Blaise Cendrars se remémore son long voyage en train, de Moscou à la Mongolie, pendant la Révolution russe et la guerre russo-japonaise de 1905. Merci de laisser un commentaire ! Ils entraînent le lecteur dans un voyage cosmopolite imaginaire sans début ni fin (Montmartre, Moscou, Kharbine, Bâle-Tombouctou, Babylone, Montmartre, Auteuil, Patagonie, Bornéo, Paris-New-York …).La poésie surréaliste de Cendrars s’exprime à travers une réécriture de la mélancolie, motif traditionnel de la poésie ici revisité par le poète. Le choix du vocabulaire peut également surprendre car Cendrars ne s’interdit aucun mot, accolant des vers lyriques ou épiques à des évocations crues, réalistes et parfois vulgaires. Problématique et découpage du texte en mouvements : Comment la modernité des vers figurent-elle le voyage hallucinatoire du poète dans le transsibérien ? Tu accéderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo. Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France est un long poème en vers libre publié en 1914. Cendrars change la perception du poème : le lecteur est amené à lire l’œuvre non plus assis mais debout. Voici un résumé et une analyse (fiche de lecture) du recueilProse du Transsibérien et de la petite Jehanne de France deBlaise Cendrars. Le rythme du poème alors s’accélère, saccadé par la brièveté des vers libres qui le composent, certains limités à un mot : « ferraille », « chocs », « rebondissement », voire à une onomatopée avec le « broun-roun-roun » des roues. Ce poème est extrait du recueil "La prose du transsibérien et de la petite Jeanne de France". Le voyage et la vitesse sont associées à la modernité : « Et le sifflement de la vapeur / Et le bruit éternel des roues en folie dans les ornières du ciel » (vv. En 1913, il publie le poème Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France, qui raconte relate le voyage d’un jeune homme de 16 ans, le poète, dans le transsibérien allant de Moscou à Kharbin en compagnie de Jehanne. Cendrars a toujours cultivé un goût pour le voyage. La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise CendrarS.Récitant : Louis Latourre. Quant à l’usage du tiret, il permet de relier ce qui est séparé : « Bâle-Tombouctou ». 5. La Prose du Transsibérien relate le voyage d’un jeune homme, Blaise Cendrars lui-même, dans le Transsibérien allant de Moscou à Kharbine en compagnie de Jehanne, « Jeanne Jeannette Ninette » qui au fil des vers et du trajet se révèle être une fille de joie. : La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehane de France, Blaise Cendrars-Sonia Delaunay, novembre-décembre 1912-juin 1914 de Antoine Sidoti | 1 mai 1987 Broché En voici un extrait : On est donc loin de Montmartre. Cette variété de rythmes symbolise aussi l’irrégularité de la course du monde comme le souligne le vers suivant : «Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente». C’est la musique dissonante du train qu’entend le lecteur, ce « broun-roun-roun des roues ». Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re). Le texte se déroule alors comme un accordéon qu’on déplie. Dédiée aux Musiciens. Du tout dernier voyage Et de la mer. Cet extrait de la prose du transsibérien se décompose en trois parties : une première partie qui dit la peur face à l’inconnu dans le voyage, (V.1-7) puis une deuxième partie qui décrit la vitesse vertigineuse du train qui déforme le paysage (V.8-12) et enfin une troisième partie jusqu’à la fin de l’extrait qui traduit en mots les bruits du train. Paris a disparu et son énorme flambée En ouverture, on peut rapprocher ce texte des inventeurs du vers libre au dix-neuvième siècle (des vers qui ne riment pas), Jules Laforgue qui, avec ses Derniers vers notamment allie vers libres et ironie déjà dans sa poésie. La personnification sardonique renvoie au sadisme du poète vis-à-vis de Jehanne. 4. Néanmoins, La Prose du transsibérien est aussi rythmée par des refrains mélancoliques qui contredisent cette idée de progression : « En ce temps-là j’étais dans mon adolescence » ou « Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? On sait que Cendrars adolescent, mauvais élève, est envoyé faire un apprentissage chez un joailler en 1905 à l’âge de 16 ans. C'est un très long poème de 400 vers qui prend appui sur un voyage réel que Cendrars a fait, vers l'âge de 17 ans en Sibérie. La juxtaposition d’images apocalyptiques et mélancoliques créent également une œuvre d’une grande richesse. Bonjour, Nous revoici pour une poésie de la semaine ! Voici une lecture linéaire de l’incipit du poème Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France de Blaise Cendrars. Adolescent rêveur et indépendant, il fugue puis voyage abondamment dès sa jeunesse, en Russie notamment. Elle est tantôt idéalisée, comme dans un poème lyrique traditionnel (« immaculée » , « la fleur du poète » , « une fleur candide » ) tantôt avilie par un vocabulaire rabaissant : « au fond d’un bordel » , « ton ventre est aigre et tu as la chaude-pisse » …. Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 9 ans. Commentaire composé: La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France Blaise Cendrars est un écrivain et poète du début Xxème siècle, né le 1er Septembre 1887 en Suisse et décédé le 21 Janvier 1961 à Paris, il mène une vie de voyageur, d’aventurier. ». Nous avions deux coupés dans l'express et 34 coffres de joailleries de Pforzheim. Au début du poème, Blaise Cendrars se décrit en adolescent de 16 ans assoiffé et inassouvi : « mon adolescence était alors si ardente et si folle » , « J’avais soif » , « J’avais faim » . C’est le poète qui parle et rassure Jehanne, l’invitant à laisser de côté la mélancolie répété d’un vers à l’autre : « Les inquiétudes / Oublie les inquiétudes » car « ton chagrin ricane ». En ce temps-là j'étais en mon adolescence J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance J'étais à 16 000 lieues du lieu de ma naissance Poème OI La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars, 1913 + texte lu par Bernard Lavilliers. Jeanne est une muse ambivalente pour le poète. Le voyageur de la Prose du transsibérien partage son expérience avec la petite Jeanne de France. Le voyage en train peut se lire comme une métaphore du temps qui passe et qui éloigne le poète de l’enfance. Nous utilisons des cookies et des outils similaires pour faciliter vos achats, fournir nos services, pour comprendre comment les clients utilisent nos services afin de pouvoir apporter des améliorations, et pour présenter des annonces. => Il y a déjà une idée de voyage, le transsibérien est un train, et fait également référence à la région de Sibérie. Le poète dit ne plus se souvenir de son enfance mais déploie un imaginaire lié à l’enfance dans certaines comparaisons : « Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare / croustillé d’or » . - "Moscou, ville, garde, place, tour, le Kremlin...". »Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours […]Le train palpite au cœur des horizons plombésEt ton chagrin ricane…« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? Le Transsibérien est le « le premier livre simultané » en accordéon. On était en décembre. L’ « orage » que constitue le poème est résumé dans le pronom personnel « nous » qui en englobe tous les mots. Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines. Cette esthétique de la juxtaposition caractérise le futurisme et le simultanéisme du début du XXe siècle, dont Blaise Cendrars est l’un des éminents représentants.Ce long poème est l’œuvre la plus célèbre de Cendrars, et contribua à le faire connaître, notamment par l’adaptation picturale de l’artiste-peintre Sonia Delaunay. Blaise Cendrars, Du monde entier, 1913. La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France - Blaise Cendrars Par Adélaïde. Il est animé par un sentiment de révolte d’où son évocation de la Révolution russe de 1905 : « Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe… » . La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars, 1913. Par association d’idées, on peut noter l’isotopie citadine de « plombé » qui renvoie aux constructions urbaines faites de plomb, ne laissant plus au ciel rien de naturel. Il raconte alors le voyage du poète à bord du Transsibérien, de Moscou à la Mongolie, à travers les immensités sibériennes dont il énumère les toponymes exotiques et étranges : « Tomsk Tchéliabinsk Kainsk ». Vos réflexions personnelles peuvent mener à … [Amorce] Comme Rimbaud, Cendrars fut un poète « aux semelles de vent ». Le simultanéisme est un mouvement artistique initié par les peintres Sonia et Robert Delaunay entre 1912 et 1913 qui prône le principe des contrastes simultanés de couleurs (voir le tableau qui illustre cette fiche de lecture). La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France est un poème écrit durant les premiers mois de 1913 par Blaise Cendrars, qui a ensuite été illustré, mis en forme par l'artiste Sonia Delaunay et publié aux éditions Les Hommes nouveaux à la fin de l'année 1913. Les irrégularités de ce dialogue amoureux restituent les incertitudes adolescentes de l’amour. Aux images de contrées merveilleuses (« Fidji« , « les îles perdues du pacifique » …) succèdent des images apocalyptiques (« A Talga, 100 000 blessés agonisaient faute de soins » , « J’ai vu dans les lazarets des plaies béantes des blessures qui saignaient à pleines orgues » . Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars. La suppression partielle de la ponctuation abolit la phrase, et intensifie également la célérité du poème-train. Autres œuvres de Sonia Delaunay : « Le Bal Billier », 1913 et « Prismes électriques » 1914 La question anodine de la localisation des voyageurs dans l’espace géographique est un lieu commun du voyage. L’enfant, traditionnellement, demande à ses parents si le trajet sera long. Ce sont donc le voyage et le mouvement qui structurent cette œuvre. Le poète évoque sa jeunesse perdue et sa solitude. Il indique ainsi à Jeanne : « Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie du Sacré-Coeur contre lequel tu t’es blottie » comme pour lui rappeler qu’ils ont quitté le giron maternel pour se lancer dans l’âge adulte. 95-96)Mais ce même Transsibérien est également dépeint de manière terrifiante, comme un train infernal se jetant vers un abîme de chaos: «Les roues vertigineuses […] / Les démons sont déchaînés / Ferrailles».Si bien que le train devient le cachot d’un poète enchaîné aux désastres du monde: «Nous disparaissons dans la guerre en plein dans un tunnel».Le train est le reflet d’une modernité contradictoire et ambigüe, à la fois exaltante et morbide. Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Le poème se teinte également d’une forme de violence sous l’effet de la vitesse : il est question d’une « main sadique qui tourmente » le monde, de « déchirure du ciel », « de locomotives en folie qui s’enfuient». Analyse: I) Le voyage. Explication de texte –La Prose du Transsibérien(extrait), de Blaise Cendrars (1913) Ecrivain suisse et français, Blaise Cendrars (1887-1961), de son vrai nom Frédéric-Louis Sauser, quitte très tôt sa Suisse natale pour voyager. Dans ce poème, Blaise Cendrars se remémore son long voyage en train, de Moscou à la Mongolie, pendant la Révolution russe et la guerre russo-japonaise de 1905. blaise cendrars la prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Pour des raisons pédagogiques et pour m'aider à mieux comprendre ton message, il est important de soigner la rédaction de ton commentaire. Il rejette son enfance passive dès les premiers vers (« et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance » ) pour se projeter vers l’immensité du monde avec un enthousiasme dévorateur: «Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours / Car mon adolescence était si ardente et si folle / Que mon cœur […] brûlait». Son œuvre oscille entre :la poésie (la Prose du transsibérienet les Pâques à New-York, 1912) , les romans (l’Or, 1925, Moravagine, 1926) et les autobiographies romancées (l’homme foudroyé,1945 et la Main coupée, 1946). Dissertation sur la beauté baudelairienne, Dissertation sur le lyrisme sur les Fleurs du Mal, La rencontre au bal dans la Princesse de Clèves, les mots rares (réminiscence du symbolisme), les couleurs et les matières (goût par l’abstraction naissante), les inventions comme les moyens de locomotion (mouvement futuriste comme le poème « Zone » d’Apollinaire). Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars. On notera dans la partie suivante justement le terme « sadisme ». Les nombreuses répétitions et anaphores créent des pauses mélancoliques et restituent le sentiment de désespoir du poète qui échoue dans sa quête. Mais cette ardeur adolescente se double d’une fragilité qui revient comme un refrain, malgré l’exaltation du voyage: «J’étais triste comme un enfant». Blaise Cendrars restitue fidèlement ce qui l’entoure(passagers, trains, paysages):«Mon browning le piano et les jurons des joueurs de cartes dans le compartiment d’à côté.»Mais cette attention à l’extériorité alterne avec l’introspection: «et pourtant, / J’étais triste comme un enfant».Ce poème est ainsi rythmé par l’alternance entre une extériorité qui tend vers l’objectivité du reportage («La mort en Mandchourie»), et une subjectivité introspective des plus sensible («Du fond de mon cœur des larmes me viennent»). Du Monde Entier est un recueil de poèmes de Blaise Cendrars. On notera tout particulièrement l’ironie de Cendrars, anticonventionnel dans son traitement de l’amour, qu’avaient déjà mis au goût du jour les décadents du siècle précédent. Cendrars allège aussi la phrase de certains mots pour créer un effet de vitesse : « J’étais très heureux insouciant » (v.73) (au lieu de « J’étais très heureux et insouciant » ). Malgré son incessant besoin de voyages, Cendrars fit partie des cercles artistiques modernistes de son époque. Le poète incarne l’ardeur de l’adolescence. On dit que que c’est en imitant Blaise Cendrars, qui avait donné une lecture publique de La Prose du transsibérien, que Guillaume Apollinaire a supprimé à son tour la ponctuation de son recueil Alcools. Cet extrait du poème est sous la forme d’une ballade dont le refrain enfantin de la petite Jehanne est « Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? On peut parler de mythologie personnelle car il n’existe aucune preuve que Blaise Cendrars a pris le transsibérien. 2011-2021 - Amélie Vioux - Droits d'auteur réservés - Tous les articles sont protégés AVANT publication - Reproduction sur le WEB interdite - Mentions légales -, Commande ton livre 2021 en cliquant ici ↓. Celui-ci demande à son amie peintre Sonia DELAUNAY de le mettre en forme et en couleurs, ce que l'artiste fera au cours des mois suivant. ». Première partie : la peur face à l’inconnu dans le voyage du Transsibérien (V.1-7). Sa traversée du monde inspira profondément sa création artistique (comme le recueil Bourlinguer publié en 1948). Tous deux trouvent dans le monde moderne leur principale source d'inspiration. Cendrars , qui joue ici de manière anecdotique avec la référence shakespearienne « une tempête sous un crâne » pour en signifier la violence et l’exubérance en fait de manière comique un « sourd ». Cette soif de découvertes le consume comme le souligne le champ lexical du feu : « mon coeur (…) brûlait » , « je voulais me nourrir de flammes » . )C’est dans la mélancolie que le poème s’achève, avec cette longue apostrophe à Paris: «O Paris / Grand foyer chaleureux». Parmi les nombreux pays visités, on retiendra ici son voyage en Russie à bord du Transsibérien. On soulignera la bizarrerie de la métaphore de l’étranglement à l’aide d’un fil « étranglent, main sadique » qui saisit ces vers et d’un corps représenté par « ces poteaux grimaçants » qui « gesticulent ». Blaise Cendrars . Blaise Cendrars connaissait le couple Delaunay dont il admirait la peinture. 3. Le texte est en effet un accordéon de papier, qu’on déplie pour lire les mots du poème et pour regarder les formes colorées de Delaunay. Le ciel (encore une fois un topos de la poésie) est « plombé » cad bouché, symbolisant l’absence d’avenir. Cendrars appartient aux avant-gardes littéraires du début du vingtième siècle (Apollinaire, Rémy de Gourmont), artistiques (les futuristes) et les premier peintres abstraits (Robert et Sonia Delaunay). C’est la vitesse du train qui est la réponse aux inquiétudes que formule Jehanne. Explorateur du monde géographique et exotique, mais aussi de toutes les ressources de la poésie, il poursuit, après Baudelaire, Rimbaud et Apollinaire, la libération du vers et l’invention d’images insolites. L’année suivante, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, qui s’inspire d’un voyage en Russie qu’il a effectué alors qu’il avait 17 ans, soit … Dès seize ans, il fugue vers la Russie, premier voyage d’une longue série d’aventures qui le mènent dans le monde entier. Cela a tendance à montrer son irrévérence envers la musicalité classique de la poésie qu’il congédie en optant pour le vers libre. "Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?" Prose du Transsibérien... III *~~*~~* " Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? L’inspiration futuriste de Cendrars fondé sur la fascination pour le mouvement, la vitesse et les nouveaux moyens de locomotion qui donnent le tournis au lecteur.Le poème transcrit par les mots la sensation de vitesse chère aux futuristes : « les gares obliques », « les poteaux » sont « grimaçants », « Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente ». Transsibérien : train qui traverse la Russie. En effet, ce long poème témoigne d’une véritable recherche de la modernité, de par l’usage de vers libres saccadés qui restituent le mouvement du voyage en train, les évocations prosaïques qui tranchent avec le lyrisme traditionnel et la multiplicité de références historiques et artistiques. L’hypallage donne un coeur au train personnifié qui palpite « au coeur des horizons plombés ». Blaise Cendrars. Illustrations du poème par Sonia Delaunay, 1913. Celui-ci demande à son amie peintre Sonia DELAUNAY de le mettre en forme et en couleurs, ce que l'artiste fera au cours des mois suivant. Ne lit-on pas dans une autre partie du Transsibérien : « Pardonnez-moi de ne plus connaître l’ancien jeu des vers comme dit Guillaume Apollinaire » ? Blaise Cendrars se met en scène dans ce poème avec un récit à la première personne. Ce long poème nous emmène dans une épopée : le lecteur suit chaque étape du voyage de Blaise Cendrars, depuis les jours précédents son départ à Moscou jusqu’en Mandchourie. Tous deux trouvent dans le monde moderne leur principale source d'inspiration. L’anacoluthe* (*rupture syntaxique) et l’énumération favorisent la juxtaposition des images: «Des femmes des entre-jambes à louer qui pouvaient aussi servir / Des cercueils».